lundi 10 novembre 2008

Histoire des seigneurs de Beaufremont (2)



Une seigneurie entre Barrois, Lorraine et Bourgogne (1190-1415)

La première moitié du XIIIème siècle voit se succéder à la tête de la seigneurie Liébaud II, qui remplace son père Hugues vers 1190, puis son fils Pierre de Beaufremont qui doit lui succéder peu après 1226. De plus en plus, on voit dans les textes Liébaud II être témoin ou garant des comtes de Bar Thiébaut Ier (1190-1214) et Henri II (1214-1239), ce qui indique clairement qu’il est entré dans leur vassalité, bien qu’aucun hommage n’ait été conservé. Ainsi, est-il témoin de la charte d’affranchissement de Saint-Thiébaut-sous-Bourmont par Thiébaut Ier en 1203, ou encore de la paix que le comte de Bar Henri II fait avec le duc de Lorraine Thiébaud Ier en 1214.

Du fils de Liébaud II, Pierre, on sait peu de choses. Il dut lui succéder entre 1226 et 1230, et meurt entre 1241 et 1255. C’est sa veuve Agnès de Vergy qui dirige ensuite la seigneurie, en attendant que l’aîné Liébaud III ait atteint l’âge d’en prendre possession. Durant cette période de « régence », Agnès, issue d’une grande famille d’officiers bourguignons (son frère Henri de Vergy est alors sénéchal de Bourgogne) se remarie avec le comte de Ferrette, noble franc-comtois, ce qui témoigne de l’attractivité bourguignonne qui ne va aller qu’en s’affirmant.

Liébaud III est justement celui des seigneurs de Beaufremont qui travaille le plus à la prise d’influence de la maison entre Barrois, Lorraine et Bourgogne. En 1263, il fait foi et hommage au comte de Bar Thiébaut II (1239-1291) et devient un des plus fidèles vassaux du comte puis de son fils Henri III (1291-1302) : il est notamment garant de Thiébaut lors de la signature du fameux traité de Bruges de 1301 entre Henri III et le roi de France Philippe IV le Bel créant le Barrois mouvant. Parallèlement, Liébaud III entretient des relations de confiance avec d’autres princes : le comte Henri de Vaudémont le nomme ainsi procureur général de tout son comté avec les pleins pouvoirs durant son voyage en Italie entre 1282 et 1284. Il est également présent en Bourgogne, notamment en Comté où il a reçu de sa mère plusieurs domaines : en 1298, le comte de Bourgogne lui confie l’office de maréchal de Bourgogne. Enfin, Liébaud III achève sa carrière auprès du roi de France Philippe le Bel, il trouve d’ailleurs la mort en 1302 à Arras lors du conflit opposant le roi aux villes flamandes. La présence à la tête de la seigneurie de Liébaud III constitue une sorte d’apogée, ses successeurs ne parvenant pas à maintenir un tel rayon d’action et une aussi grande proximité avec les princes.

Gauthier, fils aîné de Liébaud, lui succède comme seigneur de Beaufremont en 1302. Son frère cadet Huard reçoit la terre de Ruppes (apportée par Adeline d’Epinal lors de son mariage avec Liébaud III, cf. son sceau et contre-sceau ci-dessus) et constitue une nouvelle branche cadette des Beaufremont après celles de Bulgnéville et de Removille au XIIIème siècle. La seigneurie de Beaufremont est alors composée de deux ensembles distincts : les domaines vosgiens autour de Beaufremont, constituant le berceau familial, tenus en fief du comte de Bar, et des possessions dans le comté de Bourgogne, auxquelles s’ajoutent des rentes royales à prendre aux foires de Troyes et de Bar-sur-Aube (on retrouve la trilogie comte de Bar, comte de Bourgogne, roi de France).

Comme à la génération précédente, Gauthier laisse deux fils. Le cadet Huard reçoit les terres bourguignonnes et constitue la branche cadette des seigneurs de Scey-sur-Saône, tandis que l’aîné Liébaud IV conserve les domaines vosgiens. Il dirige la seigneurie des années 1340 aux environs de 1375. Lui succède Philibert jusqu’en 1416. Avec lui s’achève trois siècles de continuité masculine ininterrompue, de 1115 à 1416. S’ouvre alors une période marquée par des problèmes successoraux et l’arrivée de seigneurs extérieurs à la seigneurie.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour Monsieur, je n'ai pas bien compris a qui appartenait ce sceau ( et contre sceau) que vous présentez. La cotice m'intéresse . La brisure des Bauffremont apparait pour pierre et Huart mais pour ce dernier dans certaines sources elle semble componée comme à l'image du sceau présenté. Avez-vous les référence de la source ?
Bien cordialement
François-Xavier Bon